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Œuvre 12370

PRÉSENTATION

Titre modernisé

Le Passetemps et le songe du Triste

Type d'ouvrage

Œuvre originale

Langue

Français

Commentaire

L'œuvre est anonyme. Émile Picot (voir bibliographie) a proposé une attribution à François Habert sur la foi de la présence d'un vers présentant le "je" poétique comme "de liesse banny", ce qui lui paraît faire écho à la devise de Habert, "le Banni de liesse". Toutefois, cette hypothèse se heurte au fait que l'on ne connaît rien publié par Habert avant 1541, alors que l'édition princeps du Passetemps date de 1530. Marie Madeleine Fontaine, par exemple (voir bibliographie), n'est pas convaincue par cette attribution.

À ce titre, l'attribution à Michel d'Amboise proposée par Richard Cooper (voir bibliographie) paraît plus fondée, dans la mesure où l'on sait le poète actif à cette date, et qu'il publie une fois au moins chez Jean Longis, en 1533. Néanmoins, elle s'appuie sur des arguments qui restent eux aussi fragiles (utilisation tant de l'expression (topique) de "banni de liesse" que du sobriquet "triste par mort" (dans La Penthaire, 1531 pour un personnage dont il n'est pas tout à fait certain qu'il représente l'auteur lui-même), goût pour la description de banquets et la forme du songe). On pourrait ajouter à cet argumentaire l'utilisation par Michel d'Amboise, à plusieurs reprises au début des années 1530, de la forme du rythmus caudatus continens également employée dans Le Passetemps ainsi que le troublant récit final de l'agonie et de la mort de la dame en couches, après le décès de l'enfant deux jours après sa naissance, épisode qui pourrait faire écho au décès du fils et de la femme de Michel d'Amboise, Isabeau du Bois, même si on situe d'ordinaire cet événement plutôt en 1531 qu'en 1530.

Toutefois, en s'appuyant sur le titre exact du recueil, Le Passetemps et le songe du Triste, il est également possible de faire l'hypothèse que l'auteur pourrait tout aussi bien être le même que celui qui signe dans les mêmes années (1535) un liminaire "Le Triste", G. Moisson (voir ce nom) dans une publication parisienne de Gilles Corrozet.

Nous ne tranchons donc pas et maintenons ici l'anonymat d'une œuvre dont on peut simplement dire, à l'examen des noms mentionnés (voir fiche texte) qu'elle a été composée par un auteur assez proche des milieux de cour, et notamment de celui des historiographes du roi.

Statut fiche

Terminé


BIBLIOGRAPHIE

Balsamo Jean, « François Habert (c. 1508-c. 1562) : un écrivain et ses "bons imprimeurs" », François Habert, poète français (1508 ?-1562 ?), dir. Sylviane Bokdam, Bruno Petey-Girard, Paris, Champion, 2014, p. 15-42, p. 17-18.

Cooper Richard, « Les débuts de François Habert, escollier, estudiant à Tholose », L'Humanisme à Toulouse (1480-1596), dir. Nathalie Dauvois, Paris, Classiques Garnier, coll. Rencontres, n° 229, 2007, p. 157-183, p. 159-162.

Fontaine Marie Madeleine, « Le carnet d'adresses de François Habert. Indications sur l'itinéraire d'un poète à la fin du règne de François Ier », Bibliothèque d'Humanisme et Renaissance, vol. 73, n° 3, 2011, p. 497-556, p. 499, note 3.

Picot Émile, Lacombe Paul, Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu M. le Baron James de Rothschild [tome 4], éd. James Rothschild, Paris, Damascène Morgand, 1912, p. 187.


ATTESTATIONS (4 éditions)

Auteur anonyme, Le passetemps et le songe du triste, Paris, Longis Jean, 1530 (2 textes)

Auteur anonyme, Le Passe Temps et le songe du Triste. L'amant triste songeant, Lyon, Veycellier Claude, 1530,1531 (3 textes)

Auteur anonyme, Le Passetemps et le songe du Triste. L'amant triste songeant, Lyon, Blanchard Antoine I, 1532 (4 textes)

Auteur anonyme, Le Passetemps et songe du Triste, Paris, Longis Jean, Sergent Pierre, 1535 (2 textes)


POUR CITER CETTE FICHE

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Claire Sicard et Pascal Joubaud, Notice Œuvre 12370, Scripta Manent, état du : 19 avril 2023